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vendredi 14 décembre 2018

Semaine 32 - Philosopher

Qu'est-ce que cela ? Au fond de mon cerveau, au bout de mon esprit, ce petit être qui se pose tant de questions, qui aime à remettre les choses en perspective - les situations, les personnes, les pensées - et qui adore le pourquoi ? Et comment concilier satisfaction du moment présent avec ce questionnement incessant ? Voilà, à peu près, là où j'en suis en ce moment. J'ai ouvert cette porte de l'étonnement et de la réflexion si propice à la philosophie...

La philosophie, nous en sommes tous capable, à partir du moment où l'on choisit de s'émerveiller, de (se) questionner et d'être ouvert. On se lance alors dans une quête, un jeu, la "recherche de la sagesse", en acceptant de ne jamais vraiment l'atteindre. L'apprentissage à son maximum.

Philosopher v.i. (cnrtl - centre national de ressources textuelles et lexicales)
 
1. Réfléchir, raisonner selon les principes de la philosophie; chercher la raison profonde des choses, réfléchir sur la signification de l'existence humaine.
2. Développer des idées générales sur un sujet quel qu'il soit; raisonner, discuter de manière méthodique ou savante ou élevée.
3. (péjoratif) Raisonner, discuter avec une subtilité excessive, inutile; raffiner de façon exagérée sur des détails. 
 
Alors, je vous rassure, il y a un temps pour tout. Je me prête au jeu du balancier. Je passe d'un moment de très grande quiétude, marchant au bord d'un lac ou assise sur un banc en train de lire - bref dans une gratitude profonde pour le moment présent - à des moments où je m'amuse à réfléchir sur ces sujets universels qui me permettent aussi de me positionner. Parfois, je n'arrive pas à me décider et j'avoue alors que "je ne sais pas". C'est aussi cela philosopher : accepter de ne pas tout savoir, chercher et finalement se rendre compte que plusieurs options sont possibles. Selon certaines circonstances, une des solutions semblera peut-être la plus appropriée, mais aucune n'est vraiment meilleure que l'autre. 

Par dessus tout, philosopher, c'est - pour moi - retrouver mon âme d'enfant. Cette âme qui s'émerveille et remet en question le monde, ce regard neuf sur l'existence,  non encore "conditionné" par la société et les adultes. 



vendredi 7 décembre 2018

Semaine 31 - Changement


Cela fait quelques semaines que je le mentionne et pourtant cela fait en vérité 5 ans que je muris la chose. Alors après tant de réflexions, de remises en question et d'introspection, j'en suis arrivée à la conclusion que je devais suivre mon instinct et écouter l'appel du coeur. J'ai donc finalisé dans ces dernières semaines le départ de mon entreprise. J'y ai travaillé 12 ans, j'y ai rencontré de véritables amis, j'y ai appris énormément, j'y ai grandi. Pour en arriver au point où j'ai eu ce besoin frénétique d'essayer de voler par mes propres ailes. 

Cela fait environ un an que je prépare cet énorme changement de vie ; un an que je passe par toutes les émotions, tous les états d'âme ; un an que je vis des hauts et des bas pour finalement aboutir cette semaine à la concrétisation : le 31 décembre sera mon dernier jour dans cette entreprise. Je suis à l'aube d'une nouvelle ère, 2019 sous le signe du renouveau.

Changement n.m
1. Action, fait de changer, de se modifier, en parlant de quelqu'un ou de quelque chose. Un changement d'attitude, un changement de poste, etc..
2. Correspondance dans les transports en commun.

Changer v.t.(lat. cambiare)
1. remplacer quelque chose ou quelqu'un par autre chose ou quelqu'un d'autre
2. Rendre différent, modifier.
3. Faire passer d'un état à un autre, transformer

Changer v.i.
1. Passer d'un état à un autre, évoluer. La qualité de vie a changé, cette personne a changé en bien.

Alors oui, certains changements font peur. J'ai lutté contre moi, ma volonté, mon bien-être personnel même. Et puis, il y a certaines choses, certaines personnes, certaines situations qui vous "réveillent/révélent". Et là, il se pose la question : Vais-je y aller ? Vais-je sortir de ma zone de confort ? Ma réponse, tout au long de l'année a été : oui, en se préparant. En y allant pas après pas, un pied devant l'autre. 

Et que vais-je bien pouvoir faire ? Eh bien, je suis animée d'une flamme, une rêverie d'un monde meilleur (ok, on peut sortir les violons). Avec les expériences et mes différents voyages, je suis persuadée qu'il passera par nos futures générations. Nos enfants. Alors, je me lance dans le projet d' aider les enfants à développer leur esprit critique, leur discernement et leur ouverture à travers la mise en place d'ateliers de réflexions philosophiques dès le plus jeune âge. Ce n'est pas nouveau, mais l'émergence salutaire de ces pratiques depuis quelques années me fait rêver et espérer.

En tant que "philosophe" optimiste, je ne peux qu'adhérer aux mots chantés dans cet extrait de SmallFoot (Yéti & Compagnie en français). 



samedi 24 novembre 2018

Semaine 30 - Souvenirs ... Se cantò

Merci à Lah pour cette magnifique photo
Sans m'en rendre compte, novembre s'est présenté à ma porte. Novembre et cette fin de mois si particulière. Je commençais doucement à oublier ce que cette date du 24 novembre signifiait et puis, voilà, au détour d'une chanson, une image m'est revenue. Mais pas une image négative, pas celle des derniers jours. Au contraire, une photo des rires de mon enfance, des clins d'oeil qu'il me faisait et qu'il continue à me faire à travers la nature environnante.. Un nuage qui lui ressemble, une onde sur un lac de montagne alors que le vent s'est calmé. Tout cela et bien plus encore. Car les êtres chers ne disparaissent jamais vraiment à notre esprit.

Souvenir n.m.
1. Survivance, dans la mémoire d'une sensation, d'un événement passés
2. Objet qui rappelle la mémoire de quelqu'un ou d'un événement.
3. Petit objet vendu aux touristes ur les lieux particulièrement visités

Se souvenir v. pr
Avoir présente à l'esprit une image liée au passé

Et puis, d'une manière poétique : c'est quoi les souvenirs ? Un dessin sur la mémoire... Aldebert (la vie c'est quoi ?)

En cette période de très grands changements, qu'ils soient intérieurs ou extérieurs, mon esprit me ramène à lui. Mais également à ceux qui sont à mes côtés. La famille comme un socle de ma vie, un pied qui me stabilise. Alors aujourd'hui plus que tout autre, c'est à eux que je pense et que j'envoie ce petit message. Merci.

Se cantò, Que cantò ...

vendredi 16 novembre 2018

Semaine 29 - Réflexion

De nombreuses pensées s'entrechoquent à mon esprit, les doutes, les peurs mais aussi les espoirs, l'enthousiasme du renouveau et les (in)certitudes. Trois semaines plut tôt, j'écrivais sur la notion de quiétude que j'avais expérimentée dans un coin d'Ardèche. La vie avance, les journées ne se ressemblent pas. 

Réflexion. n.f.  (Larousse, Cnrtl.fr, )
1. Action de réfléchir, d'arrêter sa pensée sur quelque chose pour l'examiner en détail, considération attention sur quelque chose, méditation sérieuse :  Une proposition qui demande réflexion 
2. Qualité de quelqu'un qui évite la hâte, la précipitation dans ses jugements et dans ses décisions : Faire preuve de réflexion
3. Pensée, considération, conclusion auxquelles conduit cette activité de l'esprit : Se laisser aller à des réflexions passionnantes
4. Remarque adressée à quelqu'un et qui le concerne directement : Faire des réflexions à quelqu'un.
5. Phénomène par lequel les rayons lumineux, les ondes sonores, lorsqu'ils rencontrent une surface sont renvoyés dans une autre direction.

Ces dernières semaines ont été marquées par le questionnement, les grandes émotions, la prise de conscience d'une réalité différente de celle que j'avais en tête. Il est étonnant comme notre esprit est capable de nous montrer ce dont nous avons besoin au bon moment. Ce n'est pas forcément en toute sérénité, cela peut même parfois être sacrément perturbant. Mais c'est toujours en lien avec notre besoin inconscient. 

J'ai pris une décision, je l'ai tourné et retourné dans tous les sens puis j'ai attendu pendant si longtemps sa réalisation. Et alors que je vis un grand tournant, j'observe avec encore plus d'attention ce qui m'entoure. Des bonnes choses, des "mauvaises". Certaines pour lesquelles je m'étais même un peu fourvoyée... Que je voyais à travers un filtre différent et dont le voile a été levé, un peu abruptement mais qui me permet de confirmer avec une certitude renouvelée mes prochaines étapes. Je me retourne sur le chemin parcouru, je vois toutes ces personnes que j'ai rencontrées et qui m'ont accompagnée, toutes ces belles âmes qui m'ont tant appris et tant permis de me retrouver. Merci à tous ! 

Il y a un temps pour tout : un temps pour la réflexion, un temps pour l'action. Je vais savourer encore quelques jours le premier, me reposant, intégrant les informations recueillies et puis, face à la nouvelle porte qui s'ouvre, j'avancerai un pas après l'autre. Sur le chemin de la vie, tout simplement...

samedi 27 octobre 2018

Semaine 28 - Quiétude

Je prends conscience que je n'ai pas écrit d'article depuis mon retour de Chiang Mai. Les journées se sont enchainées, les semaines ont filé au rythme de mes pérégrinations. Le mois d'octobre était placé sous le signe du mouvement, des trajets en voiture et en avion mais aussi et surtout des découvertes intérieures, des questionnements et des réflexions sur la vie, le matériel et le spirituel. 

De retour de Thaïlande, où mon coeur et mon esprit ont été fortement sollicités, je décollais pour Genève. J'y retrouvais des ami(e)s avec qui j'ai partagé des moments forts : de confidences en discussions passionnantes, j'y ai découvert de nouvelles facettes de ma personnalité. Ce week-end là, j'annonçais également une grande étape de ma vie, un rêve qui est sur le point de démarrer (je vous en ferais part un peu plus tard) et mon énergie et enthousiasme ne faisaient que grandir au fur et à mesure que j'en parlais. Je suis rentrée chez moi ce lundi de mi-octobre motivée, inspirée, la tête dans les étoiles. 

Et puis, j'ai repris le chemin du bureau, me sentant moins enjouée, le décalage entre les deux me sautant au visage de plus en plus fortement. Alors je me suis mise à observer ces journées là, essayant d'y identifier des moments, des personnes, des choses positives, belles, surprenantes. Changer ce filtre de perception m'a beaucoup aidée et la semaine s'est déroulée rapidement et agréablement. 

Le week-end suivant, je prenais la voiture pour rejoindre d'autres amis en Ardèche et y passer deux jours où je laissais libre cours à mes émotions en toute sérénité.

Quiétude n.f. (du latin quiet, quiets, repos)
1. Litt. Douce tranquillité d'esprit, atmosphère calme, sérénité.
2. Confort calme d'un lieu.

Là, en sortant d'une discussion intense où plusieurs personnes ont convergé doucement vers une même conclusion, à l'unisson de personnalités diverses ; là, en regardant le paysage qui se dessinait peu à peu dans la brume matinale ; là, j'ai ressenti une chose extraordinaire. La quiétude. La sérénité absolue. Le temps ne semblait plus me contenir, j'observais, je respirais, j'étais juste là, la tête vide, le coeur ouvert et l'âme libérée, bien. 

Encore aujourd'hui, alors que la pluie se met à tomber en trombe à ma fenêtre, je me retrouve par moment là-bas ou en montagne dans ces hauteurs qui m'attirent, dans ces instants d'éternité qui m'apaisent. 

Chaque personne peut trouver en soi cette image, ce lieu, ce moment, cet instant d'apaisement. Et vous, quelle est votre image, votre repère agréable ?

Je vous souhaite une merveilleuse semaine...




jeudi 4 octobre 2018

Semaine 27 - Retrouvailles, de retour à Chiang Mai

Le coeur au plus haut, le souvenir de la liberté, la mobylette qui file sur cette route un peu cabossée au lever du soleil, l'air qui me ramène 3 ans en arrière. Je suis à Chiang Mai, petite escapade inattendue, une surprise bienvenue dans un voyage d'affaires un peu particulier. Une journée en mode bien-être, retrouvailles, rires et re-découvertes des lieux qui m'ont bercée quelques années auparavant.

Retrouvailles n.f.pl. 
Fait de retrouver des personnes dont on était séparé

Retrouver
1. Trouver quelque chose qui était égaré ou oublié.
2. Revoir quelqu'un après une séparation
3. Revenir à un état antérieur : retrouver sa sérénité ; recouvrer une faculté : retrouver son odorat.
4. Rejoindre quelqu'un quelque part.

J'ai ressenti un calme et une sérénité dès ma montée dans cet avion pour la Thaïlande. Je savais que ma destination se trouvait au Nord et que j'y rejoignais une amie de longue date. Nous avions gardé contact depuis  mon retour en France et la revoir me réjouissait intensément.

Revenir 3 ans après dans cette ville, cet environnement qui m'avait tant apporté me troublait. J'avais la sensation de venir accomplir la fin d'un cycle pour en démarrer un nouveau. J'ai retrouvé dès la sortie de l'avion à Chiang Mai mes sensations d'autrefois. Un grand sourire aux lèvres, je savourais l'attente de ma valise, me remémorant les souvenirs agréables du passé. Et je savais, je trépignais de savoir mon amie m'attendre juste derrière la porte de sortie.

Les retrouvailles. Une montée de joie extrême, une sensation de ne s'être jamais vraiment quittés. L'amitié dans sa plus grande pureté. Et le retour du mode aventurière, mai pen rai, tout va bien aller... La valise devant, la pochette d'ordinateur, mon sac à main dans les mains et me voilà filer sur la mobylette en direction du nord de la ville. 

Et puis, l'enchainement des lieux importants, le temple que j'avais visité en dernier, le marché de nuit du dimanche, le restaurant au bord de la rivière à commander des Tom Ka Kai et autres spécialités culinaires que mes sens savouraient avec délectation... La soirée dans Niman, quartier qui a tant changé en 3 ans mais dans lequel je retrouvais quand même des façades familières, des magasins qui avaient rythmé mes journées de travail. 

Sur cette mobylette, en tant que passagère, je respirais à fond, mon rythme cardiaque était calme, serein. Mes yeux scrutaient le paysage intensément, les sons et les lumières accaparant mon attention. 
Des retrouvailles avec la ville, avec le passé, avec une amie, avec mon moi de l'époque également et la réalisation du chemin parcouru. Alors sur cet engin qui filait au matin, au lever du soleil, mes yeux se sont embués de gratitude et je n'ai juste pu que murmurer : Merci.



vendredi 21 septembre 2018

Semaine 26 - Emotion

Ces deux dernières semaines, j'ai renoué avec une amie qui me pousse depuis quelques années à me dépasser : la confiance. La confiance mais aussi l'envie d'aventure, de découvrir des lieux inconnus, de sortir de ma zone de confort et de tenter des expériences différentes. Elle m'a menée cette fois-ci dans des paysages magiques et des situations étonnantes. Que ce soit au fin fond des Alpes-Maritimes dans une vallée encaissée ou au contraire en Allemagne dans un hôtel près de Hanovre, je me suis fiée à mon instinct et j'en garde de précieuses images et émotions.

Emotion (n.f)
1. Trouble subit, agitation passagère causés par un sentiment de peur, de joie, de colère, etc... Le petit Larousse illustré 2015
2. Réaction affective transitoire d'assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l'environnement. Larousse.fr

En choisissant ce mot de la semaine, je pensais avoir des dizaines de définitions. C'est extraordinaire de voir que ce mot si simple en apparence puisse tant impacter l'individu. Les émotions, ces "choses" ou "pensées" ou je ne sais comment les caractériser, qui nous atteignent, qui rythment nos vies, nous offrent un panel de couleurs dignes d'un grand peintre. L'amour, la joie, la colère, la haine, la tristesse et j'en passe. Chaque personne est unique et réagit à sa propre manière à l'émotion qui surgit, parfois inopinément, inattendue. Par une montée de larmes, de bien-être, de chaleur aussi. Une réaction physique se produit à la vue, à l'ouïe, au ressenti d'un événement et cela nous emporte et nous transporte. 

Etant plus jeune, on me disait souvent de garder et d'enfouir mes émotions. J'essayais tant bien que mal de les réfréner, de ne pas montrer ce que je ressentais, de les cacher derrière la façade d'une personne qui devenait de plus en plus exigeante envers elle-même et envers les autres. Et puis, tout a volé en éclat. Le deuil, la colère, la frustration et puis petit à petit l'optimisme, l'espoir, l'enthousiasme et la joie. L'échelle des émotions m'a guidée jour après jour, telle une amie proche. J'ai décidé de ne plus enfouir, de ne plus cacher. Je les montre avec une certaine mesure. Mais plus que tout, je ressens et je vis.

N'ayez pas peur de vos émotions, elles sont de merveilleux indicateurs de votre état d'esprit, de vos pensées et de ce qui vous touche ou pas dans votre environnement. Apprenez à les accueillir et à les observer afin de pouvoir mieux les libérer et... vous libérer vous-même.

dimanche 2 septembre 2018

Semaine 25 - Rêver

Ces dernières semaines, j'ai vécu une grande période de remise en question et d'introspection. Une avalanche de pensées et d'idées qui partent dans tous les sens. J'ai réfléchi, je me suis confrontée aux autres et à moi-même dans mes positionnements sur des sujets importants à mes yeux. Des sujets qui touchent à vos valeurs personnelles. Par le biais de discussions intenses parsemées de phrases ou paragraphes passionnés, je me trouvais à me demander sérieusement ce que je pensais vraiment. A quel point je pouvais accepter telle ou telle information ou opinion, jusqu'où je pouvais écouter telle personne pour moduler ma propre pensée ou au contraire m'insurger tant les paroles me paraissaient violentes.

Rêver v.i
1. Faire des rêves pendant son sommeil
2. Laisser aller son imagination
3. Concevoir, exprimer des choses déraisonnables, chimériques

Rêver v.t.
1. Voir en rêve pendant la nuit : j'ai rêvé de lui
2. Désirer vivement


Après cette période de remous, après la tempête des émotions, le calme et le beau temps ont refait surface. Comment suis-je restée droite dans cet orage ? Avec un peu de recul, je crois qu'en fait je me suis raccrochée à ce qui me caractérisait, aux rêves et envies que j'avais, à ce que j'aimais faire, à ce qui me donnait de la joie. Le reste, j'en suis heureuse, n'est que de l'apprentissage. 

Cette phase bousculée m'a permis d'avancer un peu plus vers la connaissance de moi-même, de mes fondements. A la phrase : "il faut arrêter d'être idéaliste et optimiste, ça ne peut pas marcher comme ça". Je réponds : "si je ne suis pas optimiste maintenant, avec toute la vie devant moi, avec toutes les personnes merveilleuses que j'ai rencontrées et que je vais encore rencontrer, avec tous les rêves d'enfants réalisés et ceux qui ne se sont pas encore présentés, avec tous les messages d'espoir que j'ai vu dans mes voyages associatifs, avec tous les changements qui se présentent à nous, avec la motivation et les extraordinaires informations que je lis (des découvertes faites par des enfants pour lutter contre la pollution marine, etc...), alors oui je suis une rêveuse optimiste". 

Et en même temps, je vois le monde, j'entends et je ressens. C'est pour cela que mon optimisme n'est pas aveugle. Il m'aide à avancer, à envisager des solutions, à ne pas rester les bras croisés, à apporter ma contribution à mon échelle. Mais pour cela, le rêve est mon meilleur ami. L'imagination permet d'ouvrir la boite de nos pensées et d'envisager des nouveautés... Et puis finalement, après, il faut les essayer, les mettre à l'épreuve. Et s'adapter. Voir, essayer encore, persévérer. Car un jour, le rêve se transformera en réalité.

Ne vous empêchez pas de rêver...

samedi 18 août 2018

Semaine 24 - Pause -- Retour, émue, à Bangkok

Samedi après-midi, le ciel est d'un bleu majestueux, les grillons chantent et une faible brise rafraichit par moment l'air chaud de cette belle journée d'été. J'avais oublié de savourer ces moments précieux, de reprendre le temps de voir, d'observer, de ressentir. De faire une pause aussi, de m'autoriser à ne rien faire de la plus belle des manières. Quoique, rien faire ? Vraiment ? Prendre une bonne inspiration, écouter une belle musique, profiter de mon transat en lisant un bon livre, jouer à des jeux de sociétés en famille, rire à une bonne blague, regarder un film inspirant et enfin, sommeiller en écoutant les oiseaux chanter... 

Pause. n.f. latin pausa
1. Arrêt momentané d'une activité, d'un travail, généralement consacré au repos ; interruption. 
2. Temps d'arrêt dans le déroulement d'un processus ; suspension.
3. Interruption de la chaîne parlée : l'orateur marqua une pause.
4. Musique : Silence de la durée d'une ou de plusieurs mesures.

Après ce voyage personnel à Chicago, j'enchainais avec un voyage professionnel à Bangkok. La Thaïlande... Une émotion particulière m'accompagnait lors de mon vol vers ce pays qui, depuis 2012, faisait entièrement parti de mon histoire. Comme si ce pays marquait des étapes importantes, comme si j'avais un lien imperceptible avec lui. En 8 ans, il est apparu à 4 occasions.

La première, celle qui m'a révélé la personne que je suis à présent, c'est le décès de mon père. On devait partir en Thaïlande avec ma soeur, mais la vie ou plutôt le peu de vie qui restait en lui nous a rappelé à Gap où j'ai partagé les derniers moments de sa présence physique. Il est parti, ma vie a continué. Plus ou moins facilement, plus ou moins avec des hauts et des bas, plus ou moins en vitesse rapide. 

J'ai changé de poste en 2013. Pour mes dernières attributions, je devais partir former des collègues à Bangkok. La Thaïlande me faisait une petite surprise malicieuse, un an jour pour jour après notre voyage annulé. Je partais le coeur lourd, chargé de ce souvenir, mon père dans la tête, dans le coeur et les pensées. 

Evidemment, la troisième occasion est une longue expérience : mon départ en humanitaire qui s'est déroulé à Chiang Mai. Je souhaitais partir en Asie, sans idée précise du pays et cette fois encore la Thaïlande revenait me saluer, m'embrasser et me soutenir. 

Alors, lorsqu'en rentrant de Chicago, j'ai reçu la confirmation de mon départ à Bangkok, soit 3 ans après mon retour, mon coeur a bondi. La joie me transportait. J'y allais pour une semaine d'intenses formations et réunions de travail. J'y allais aussi pour transmettre ce que j'ai appris à une collègue. Etre deux à pouvoir fournir un service à nos clients ne ferait pas de mal. 

A Bangkok, après avoir atterri, mon émotion était empreinte d'une grande sérénité, une grande joie et la certitude d'être au bon endroit. Et en même temps, je me demandais ce qui allait se passer en mon for intérieur. Et puis là, une envie immense de juste me poser. De profiter du lieu. De prendre une pause psychique et physique. J'avais connu la Bangkok des nuits, j'apprenais à découvrir la Bangkok du travail et du repos. Et il m'en fallait. Deux nuits de suite, mon père m'a rendu visite dans mes rêves. Des rêves si forts, si vivants et réels que j'ai encore, aujourd'hui, l'impression de l'avoir serré dans mes bras. J'ai encore son sourire et son rire contagieux à mes yeux. 

J'ai un sourire heureux sur les lèvres en écrivant ce témoignage, cette ouverture plus qu'osée sur mon parcours, mon âme et mes histoires profondes. 

Il était temps de faire cette pause. De regarder le passé, tendrement. De réaliser le chemin parcouru. D'expliquer que finalement, si j'ai réussi à m'en sortir, tout est possible. Le chemin n'est pas terminé. Je vois la prochaine côte de cette montagne magnifique, qui me mène vers des paysages et des sentiers somptueux. Mais pour le moment, je savoure la vue, je me retourne et observe à 360 degrés. 

Prendre une pause n'est jamais un échec, jamais un signe de faiblesse. Au contraire, c'est accueillir et accepter qui l'on est, écouter notre corps et notre coeur. Car de toute façon, je suis persuadée que l'âme humaine avance et nous pousse à avancer. Alors s'arrêter pour prendre quelques photos, pour respirer une fleur, pour rire de bon coeur à la vision d'oiseaux qui font la course, ne peut que recharger les batteries, ressourcer la force de vie qui est en nous tous.

 A bientôt sur les chemins du monde !

vendredi 3 août 2018

Semaine 23 - Apprécier -- concert en plein air à Chicago

Chicago, la ville des vents (the Windy city), m'a accueillie à bras ouverts pendant une semaine. Grand soleil, ciel bleu, quelques nuages par-ci par-là pour atténuer la chaleur : les vents avaient pris quelques jours de vacances. Je n'avais pas prévu grand chose le jour de mon arrivée, ayant la volonté de me laisser guider et surprendre par le moment. 

A l'aéroport, alors que je me dirigeais vers le point d'attente de ma navette, les couleurs vives d'un flyer posé sur un stand ont attiré mon regard. Le flyer mentionnait tous les concerts de la ville pour la période estivale : festival de musique en plein air au Millenium Park. Après plusieurs dizaines de minutes, mon bus apparaissait enfin au loin. L'attente avait eu du bon : dans cette navette pour mon hotel, je retrouvais "par hasard" deux personnes rencontrées un an et demi auparavant. Nous n'avions pas gardé contact, mais nos retrouvailles étaient joyeuses, pleines de sincérité. N'ayant rien prévu non plus cette journée là, nous allions visiter le centre ville ensemble.

Chicago Downton. A la sortie du train (métro), la ville montrait sa hauteur par un défilé d' immeubles impressionnants. En nous dirigeant vers le Millenium Park, une surprise nous stoppait : Spiderman s'amusait à faire des pirouettes sur un abri-bus... Quelle merveilleuse manière pour attirer l'attention des passants sur le magasin Disney qui se trouvait juste à côté !


Apprécier v.t. (du lat. Pretium, prix)
1. Déterminer la valeur, l'importance de : Apprécier une distance, les conséquences d'un fait.
2. Juger bon, agréable. Apprécier la présence de quelqu'un
3. Reconnaître des qualités à : Apprécier un vin


En fin d'après-midi, nous nous installions dans le Millenium Park en mode picnic avec du fromage, de la charcuterie, un peu de vin rouge, des antipasti. Pendant quelques instants, j'ai ressenti une sérénité extrême, le temps comme suspendu. Apprécier cet imprévu, ce moment de grâce où tous mes sens étaient en joie : le goût de ce fromage de chèvre truffé dans le palet, sentir une faible brise sur la peau, entendre ce concert de musique classique, admirer le paysage insolite que j'avais devant les yeux et enfin sentir l'odeur de l'herbe sous mes pieds. Apprécier la compagnie de deux personnes extraordinaires qu'on apprend à connaître. 

L'imprévu s'est transformé en une gratitude intense. Le concert se terminant, aucun de nous ne voulait rentrer. En marchant, nos pas nous ont menés dans un bar-scène de spectacle qui accueillait ce soir-là un groupe de blues. La soirée continuait ses notes agréables. Attablés tous les trois devant la scène, la musique se faufilait dans mes muscles, dans mes veines, dans mon âme. J'étais transportée.

Apprécier, c'est ne pas juger, ne pas réfléchir, ne pas comparer. Juste être dans le moment, savourer cet instant, qu'il soit connu et familier ou au contraire complètement insolite. Apprécier c'est remercier aussi certaines opportunités lorsqu'elles se présentent. C'est également rire de bon coeur, écouter et partager des moments privilégiés avec des amis, la famille et parfois même avec des inconnus. 

Apprécier ces moments uniques qui se présentent à vous chaque jour. 

Je vous encourage à prendre conscience d'au moins une chose, un instant, une personne que vous avez apprécié aujourd'hui. 






vendredi 20 juillet 2018

Semaine 22 - Oser

Qu'est-ce qui nous pousse à faire certaines actions, à dire certaines phrases, à sortir Le mot qui va retourner la situation à notre avantage ou désavantage ? Une impulsion, l'instinct, un appel, autre chose ? Après les balades dans les Hautes-Alpes, j'ai renoué avec le Mercantour. Une inspiration constante, un calme, un instant de plénitude avant une semaine chargée. Un passage, le paysage ancré dans mes yeux, avant de partir en vacances à l'autre bout du monde, Chicago, ville qui me fascine.

Dernièrement, les journées se sont succédées sans se ressembler. Des matinées à me lever avec une motivation absolue, le lendemain la découverte que peut-être je n'aurais pas dû parler de ceci ou cela de cette manière à telle personne, et finalement la béatitude et l'étonnement ravi en voyant les nuées d'hirondelles se lancer dans un ballet aérien, similaire à la tombée de la neige, chaotique mais qui semble suivre une ligne magique. Des instants différents, des moments d'éternité. Et puis, hier matin, la compréhension nouvelle d'une notion que je pensais déjà connaître, m'apparaissant soudainement limpide et cristalline au matin d'une nuit tourmentée par des rêves dans la chaleur étouffante de la nuit.

Des idées me viennent sans trop savoir d'où. A force de les éviter, de ne pas les écouter, elles deviennent plus pressantes, plus visibles, plus insistantes. Mon esprit et mon coeur jouent alors à savoir qui aura le dernier mot. Et puis, à force d'arguments et au terme de délibérations intenses, les deux s'accordent.

Oser. v.t.
1. Avoir le courage de 
2. Avoir l'impudence de ; se permettre de :  Vous osez prétendre que ...
3. Litt. Entreprendre avec audace ; risquer : Osez la nouveauté
4. Avoir la permission de : Est-ce que j'ose entrer ?

Ce mot a littéralement marqué ces deux semaines passées. Oser s'affirmer, oser discuter et philosopher avec des inconnus, oser être naturelle, oser parler avec le coeur, oser se dévoiler, oser écouter aussi, oser apprendre et surtout réapprendre, oser remettre en question et en particulier soi-même, oser chanter, oser rire à gorge déployée, oser dire sa vérité, oser proposer, oser lire et relire, oser envoyer une lettre et ouvrir l'enveloppe qui contient une réponse, oser écrire un article ...

Finalement, en osant, on se redécouvre, on expérimente et on repousse nos limites. 

Oser comme Ouvrir Son Esprit Radicalement.




samedi 7 juillet 2018

Semaine 21 - Apercevoir - nez à nez avec un hélicoptère...

Les événements improbables, les situations inattendues, les rencontres fortuites, ces moments d'imprévu me fascinent et me donnent à chaque fois une émotion particulière. Que ce soit de la joie, une peur, un doute, un rire qui se déploie, je n'en sors jamais indifférente.

La montagne est un lieu qui me ressource, un endroit où j'oublie tout. Alors que je regarde à l'horizon, que je contemple les cimes en face de moi si loin mais pourtant si proche, je me sens bien. Mes pensées m'abandonnent et je suis juste là, face à la nature.

Le week-end dernier, j'étais donc de retour dans les Hautes-Alpes avec des amis à qui je faisais découvrir la région. J'avais prévu de retourner au lac de mon "pèlerinage" annuel : le lac du Lauzon, à 2000 mètres d'altitude.

La marche, débutée assez tôt, nous avons atteint ces eaux calmes vers 10h30 du matin. Les lieux avaient eux aussi la marque de l'hiver, me rappelant un peu le lac de Prals : les névés parsemaient le sentier, les fleurs et notamment les rhododendrons avaient sorties leurs plus belles couleurs. Je redécouvrais les versants de cette montagne familière, le vert me sautant aux yeux.

Depuis quelques temps, je ressentais un appel de plus en plus insistant pour une destination supplémentaire : le refuge du pigeonnier, situé 400 mètres plus haut, à flanc de sommet. Ce refuge, je l'entr'apercevais à chaque descente. Mais cette fois-ci, d'un commun accord avec mes compagnons de marche, nos pas ont bifurqué sur le sentier de sa montée.


Apercevoir v.t.
1. Voir, discerner de façon soudaine ou fugitive : j'ai cru l'apercevoir dans la foule.
2. Découvrir ce que l'on ne saisissait pas nettement : commencer à apercevoir les raisons d'un échec

S'apercevoir: v. pr.
Se rendre compte de : Elle s'est aperçue de votre présence.


Le paysage, vu d'en haut, revêtait une douceur particulière, des couleurs, une émotion presque. Nous avions réussi, à notre rythme, à atteindre le sommet en moins de 2 heures. Un arrêt pour manger, ressentir le moment, regarder la vallée, les névés, le glacier, les cascades.

Et puis, un bruit étrange. Familier mais pas dans ce contexte. Dans ce lieu presque silencieux, sinon des chants d'oiseaux et du son de la nature, ce bruit se rapprochait de nous. Un hélicoptère fendait l'air pour se rendre au niveau du glacier, tournait et se lançait dans une valse étonnante au dessus des pics. 

L'heure de la descente avait sonné, nous nous sommes levés et avons rangé nos affaires. Le sentier nous attendait, chemin en boucle qui nous montrerait l'autre versant et nous permettrait de découvrir le côté de la montage que je n'avais jamais vu. 

Alors que nous avancions, je me suis arrêtée, un peu en recul, pour prendre une photo de mes camarades. Je repartais lorsqu'un bruit assourdissant m'a stoppée net. Je suis revenue sur mes pas et alors que je ne m'y attendais pas, je me suis retrouvée nez à nez avec cet hélicoptère, en vol stationnaire à 5 mètres de moi en hauteur. 

J'ai un peu reculée pour mieux l'observer et me mettre en sécurité de son souffle. Ce qui est fascinant avec le fait de percevoir, d'apercevoir, de voir les choses c'est que tout dépend du point de vue de la personne qui observe. J'étais là, en face de cet engin, captivée, sans pouvoir ne serait-ce qu'apercevoir les personnes à l'intérieur. Mes amis me regardaient, à cinq mètres en avant sur le chemin et me faisaient part que de leur position, l'hélicoptère était invisible. Ils ne pouvaient voir que moi, en attente, hypnotisée.


Une coïncidence ? Un heureux hasard ? 

En tout cas, ce lieu, ce refuge qui m'appelait depuis si longtemps, dans cette montagne qui accueille le lac du Lauzon si cher à mon père ; cet hélicoptère, cet engin que je n'ai jamais vu ni entendu dans les 15 dernières années où nous sommes montés là-bas : je ne peux m'empêcher de penser qu'il était quand même un peu là pour que je l'aperçoive...