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dimanche 15 janvier 2017

J+0 : on remet les compteurs à zéro. Nouveau rêve et peur... Comment sont-ils liés ?

Ca y est, c'est reparti. 2015 (ainsi que 2016) est bel et bien du passé et avec elle le rêve 1 et l'aventure Thaïlandaise. Je me rappelle encore m'être posée cette question bien naïve : si je réalise ce rêve, que me restera-t-il derrière ? Je veux dire, quand on a atteint un objectif longtemps imaginé, rêvé, que se passe-t-il ? Est-ce que le soufflé retombe et nous laisse alors désemparé, vide d'avoir été trop heureux ? Je me rappelle également la peur que j'avais de ne plus avoir de but, d'être bloquée dans cette réalisation. Je vous rassure. La réalisation d'un but ouvre de nouvelles perspectives : parce qu'on se dit que le dépassement de la peur de l'inconnu est une révélation; parce qu'on voit le chemin parcouru, les obstacles traversés et les personnes rencontrées. Parce qu'en fait, petit à petit, pas après pas, on est capable de faire beaucoup de choses.Si j'ai réussi à réaliser ce rêve là, pourquoi ne pas en réaliser un autre et encore un autre ?

Je dois quand même vous avouer que lorsque je suis partie en Thaïlande, je suis partie sans à priori : je ne savais pas si j'allais revenir en France ou si j'allais rester là-bas; si je reprendrais mon travail ou si j'allais passer à autre chose. J'étais partie en mode "carpe diem" : vivre l'instant présent. Evidemment, j'avais cette échéance de 6 mois qui restait en tête mais je m'en suis remise à mon instinct. Au bout de 3 mois, je suis un peu tombée malade. Rien de méchant mais de quoi rester alitée toute une journée. Cette journée là, en somnolant, mes pensées se sont complètement emmêlées, entrechoquées et j'ai commencé à comprendre ce que je voulais faire après ces 6 mois. J'ai compris que bien qu'une enfant du monde, ayant ce besoin irrépressible de voyager, me confronter à d'autres cultures, de découvrir et de me perdre, j'avais besoin d'un port d'attache et que ce port se trouvait en France. Je venais de prendre la décision de revenir. 

Revenir, oui, mais différemment. Dans ma demi conscience, j'ai également cheminé sur mes aspirations personnelles et professionnelles et cela m'a sauté aux yeux comme un flash d'appareil photo: mon nouveau but, objectif était de m'engager depuis la France dans une cause qui me tiendrait à coeur. Et pourquoi pas sur le long terme créer quelque chose dans cette direction là et arpenter le chemin des associations et fondations humanitaires... 
Pour réaliser ce but, je devais donc revoir l'aménagement de mon temps de travail et le passage au temps partiel s'est imposé à moi. Avec ce passage, une journée par semaine se libérait... et avec elle, la fiche de paie perdait également 20% de sa valeur. Alors, oui cela n'a pas été évident. Je suis rentrée fauchée (6 mois de bénévolat a un impact) mais jamais plus heureuse. Je suis repartie de zéro, j'ai réadapté mon budget, revu mes priorités. Le retour n'était pas un long fleuve tranquille. Parfois, ce n'était pas évident de dire non, de se réadapter et de mettre de côté des loisirs qui vous apporte beaucoup. Mais avec l'objectif en tête, au bout d'un an tout va bien et je ne regrette rien.

Pourquoi remettre les compteurs à zéro aujourd'hui ? Mon but de m'engager est sur le point de prendre forme. Je voulais créer une fondation mais partir de zéro, sans expérience, sans réseau me faisait peur. Et quand on a une peur, il faut mesurer son ampleur : est-elle suffisamment à notre portée qu'elle n'est que le signal qu'il faut y aller ? Ou est-elle tellement grande que l'on ne peut que reculer devant l'obstacle, l'angoisse nous empêchant de voir les bouts de chemin qui s'ouvrent devant nous ? Je me trouvais alors dans la 2ème option: ne sachant par où commencer, je me suis lancée dans  des formations gratuites par internet. De la formation, de la formation, de la formation... Contente d'apprendre, d'ouvrir mon esprit, cela a duré quelques mois. Mais au bout d'un moment, le cerveau se bloque. Pour avancer, il faut aussi passer à l'action. Sortir de chez soi, sortir la tête de ses livres et avancer. J'étais alors toujours bloquée par l'ampleur de la tâche. J'avais besoin d'une étape intermédiaire. Quelque chose qui me fasse un peu flipper mais qui n'est pas insurmontable. Au contraire, j'avais besoin de quelque chose de stimulant, de conforme à mes valeurs, une peur que je voulais dépasser vaillament.

Je laissais de côté ces pensées et partais alors pour un salon du livre dans les Hautes-Alpes. Lors de ce salon, j'ai rencontré une dame, en vacances dans la région, qui a commencé à me parler d'une association pour laquelle elle gérait une équipe locale. De fil en aiguille, la discussion devenait passionnante. Et c'est alors que je mentionnais mon intention de créer, lancer quelque chose. Le hasard fait bien les choses: l'association n'avait pas d'antenne dans les Alpes-Maritimes et cherchait à en créer une. Cette rencontre s'est effectuée en aout. J'ai mis deux mois à réfléchir à la proposition, à me renseigner, à lire les rapports d'activités. Il n'était pas évidemment pour moi de me mettre dans une grande structure (j'avais expérimenté les petites associations et souhaitait garder cette liberté) et de renoncer à cette vision. Par ailleurs, je voulais m'assurer de partager les valeurs portées par l'association, notion indispensable à mon engagement. Après réflexions, la certitude d'être au bon endroit et l'excitation d'apprendre encore et toujours, j'ai réalisé que cette proposition répondait à ma peur primaire en me donnant une peur plus petite à affronter: si je suis entourée d'une structure nationale et que je ne suis pas seule dans ma démarche, je pourrais me focaliser sur l'aspect création et gestion de l'entité. Quelle belle expérience que celle-là ? Quel beau "premier pas" dans la direction recherchée ? J'ai alors dis oui.

Nous sommes le 15 janvier et je suis donc en pleine préparation de la première réunion d'information de l'antenne 06 de Aide et Action. Nous sommes déjà 3 bénévoles et accueillons toute personne qui souhaiterait s'engager, régulièrement ou ponctuellement. Qui aurait cru cela il y a encore 5 mois ? 

Et vous, quel est ce rêve qui vous taraude l'esprit ? Si la peur est trop grande, commencez par des actions plus petites dans la direction souhaitée. Voyez ce rêve comme la dernière marche d'un escalier ou le sommet d'une montagne. Il est difficile d'y arriver en un pas lorsque l'escalier fait 100 marches ou la montagne fait 1000 mètres de dénivelé. Alors on monte petit à petit, parfois même deux ou trois marches à la fois. Avouez que combattre la peur d'une marche est plus facile que celle de 100, non ?



A bientôt, très bonne année à tous !