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vendredi 9 mars 2018

Semaine 6 - Renaissance

En étant logée à la locale, j'ai pu prendre conscience des petites choses que j'ai à disposition et que je ne savourais même plus. La maison n'ayant pas de chauffage et les nuits étant très fraiches (avoisinant les 1 ou 2 degré), je dormais emmitouflée dans mon sac de couchage, lui-même enveloppé dans une couverture. Pour ce qui est de la douche, l'eau chaude était fournie grâce à l'énergie solaire qui chauffait les tuyaux. Autant vous dire que les jours de nuages, je prenais une douche express afin de minimiser le temps à l'eau froide certes, mais également à l'air frais car la salle de bain était dotée d'une grande ouverture vers l'extérieur.

Ces conditions, initialement compliquées, se sont petit à petit simplifiées : je m'y suis habituée. J'avais pris un rythme agréable et chaque bonne nouvelle (l'eau chaude d'une journée magnifiquement ensoleillée) me comblait de joie. Ce séjour m'avait ramenée à voir l'essentiel, à faire l'expérience de la vie sans superflu et à apprécier chaque instant.

Le soir dans le village, alors que je regardais une dernière fois le paysage sous un magnifique crépuscule, la petite fille de la famille m'a rejoint sur le toit. Comme elle adorait danser, j'ai pu immortaliser le moment où, ce soir-là, elle me montre les pas et où j'essaie (avec beaucoup de volonté) de danser à son rythme. De la joie à l'état pur.

La dernière journée, l'inspiration m'est revenue doucement et cette retrouvaille avec une vieille amie m'a tout naturellement menée à choisir ce mot de la semaine.

Renaissance (n.f)
1. Action de renaître.
    a. naître de nouveau ; revenir à la vie ; ressusciter
    b. Croître de nouveau, en parlant des végétaux ; repousser
    c. Recommencer à exister ; recouvrer sa vigueur ; revivre : il se sent enfin renaître.
    d. v.t. ind. (litt.) Retrouver un certain état: renaître au bonheur.
2. Nouvel essor ; renouveau

J'avais oublié ce qui me parlait, ce qui m'inspirait, me transcendait. Alors que la bibliothèque de l'école était décorée, rangée, propre et prête à accueillir les élèves, on nous a demandé de passer dans chaque classe pour expliquer ce qu'est une bibliothèque, à quoi elle sert, à quoi sert la lecture et les ressources disponibles et enfin comment l'utiliser. Les cinq classes nous attendaient, l'explication de notre travail et de notre motivation devant être faite en anglais et en népalais. Je m'occupais de la partie anglaise alors qu'un autre bénévole traduisait et ajoutait des éléments en népalais.

Au fur et à mesure de mes paroles, je sentais l'inspiration monter, la redécouverte de pourquoi j'aimais autant lire et écrire, de ce que cela m'avait apporté étant plus jeune. Certaines phrases étaient prononcées sans que je m'en aperçoives ni ne les prépares. J'étais en phase et je m'étonnais même parfois de certains messages, comme s'ils ne m'appartenaient pas. Je ressentais une grande chaleur dans le coeur.

Je n'ai pas sentie tout de suite qu'à cet instant, mon esprit, mes rêves et mes envies étaient en train de renaître, de recouvrer la vigueur post-Thaïlande. J'étais trop heureuse de réaliser que j'avais réussi à surmonter cette minuscule appréhension qui se terrait dans ma tête à l'idée de parler en anglais à des élèves népalais de l'importance des livres.



 Spéciale dédicace à Tomey qui le lendemain de cette photo a disparu, mangé par un Tigre sauvage (non, ce n'est pas une blague)



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