J+175 (R-4) - Dernier week-end, dernière semaine

C'est un sentiment très étrange : me dire que la semaine prochaine à cette heure-ci, je serais de retour en France, dans mon appartement à Antibes. 6 mois, ça passe vite et pourtant il s'est passé tant de choses. Quand je relis le blog et revois les photos, j'ai déjà un brin de nostalgie. Cette aventure a été  incroyable et m'a ouvert les yeux et le cœur d'une manière inimaginable. Je n'ai qu'un mot: heureuse.

Cette semaine est donc très particulière, c'est ma dernière en tant que Fund Raiser à Kids Home, la dernière de ma mission et la dernière sur Chiang Mai, avant qui sait... Pour bien passer mon dernier week-end, on décide de faire deux sorties avec Emma, Lah et Savannah, la nouvelle arrivée: samedi, sortie au Giant Tree dans les montagnes à l'est de la ville; dimanche sortie temple et jardin botanique.

Samedi, rien ne se passe comme prévu. Emma est maintenant capable de conduire la moto. C'est génial, j'ai l'impression de lui passer le flambeau : elle pourra montrer la région aux nouvelles volontaires. Elle a eu un énorme déclic vendredi soir et continue sur sa lancée en gérant le trajet jusqu'à San Kampeng (cf J+58). A ce niveau là, on change de route, bifurquons dans la montagne et nous retrouvons sous la pluie. Pour une première journée de conduite, les conditions ne sont pas optimum. La route est superbe, les arbres semblent grandir au fur et à mesure de notre avancée et une rivière apparaît dans notre champ de vision. En même temps, la route devient plus vallonnée. 

Lors d'une montée, la moto commence à peiner et Emma tente de rétrograder, nous embarquant toutes les deux dans un ralenti où la moto commence à reculer. On perd le contrôle et tombons sur le côté. Je finis lamentablement en étoile sur le bitume, un peu sonnée. Des chiens accourent vers nous et ameutent les environs: trois personnes viennent nous secourir. Dans la bataille, mis à part une grosse frayeur, j'ai gagné une petite brulure à la jambe. Les personnes qui nous ont aidées m'amènent de la bétadine pour une désinfection rapide. Rien de bien méchant, mais suffisamment pour nous faire rebrousser chemin et chercher un hôpital de campagne. Après l'hôpital, sur le retour vers Chiang Mai, on se pose pour manger dans un petit restaurant de bord de route qui a énormément de charme. Puis, direction l'aéroport pour accueillir Sonia, ma remplaçante. Le samedi se termine sur cette sacrée aventure, le Giant Tree sera pour une prochaine fois.

Dimanche, le plan se passe au delà des espérances. On part à 9h avec Lah et Emma pour un temple à 10 km à l'ouest de Chiang Mai: leWat Phrathat Doi Kham. Il est moins connu que Wat Suthep, mais je l'ai beaucoup plus apprécié. Le temple est construit en haut d'une colline et nous offre une vue imprenable sur la ville. Pour en bénéficier, il faut le mériter: une petite montée dans les bois suivi de 183 marches. Nous sommes les seules étrangères, ce qui me vaut d'être prise en photo avec trois thaïlandaises. Le temple me permet d'apprendre de nouvelles informations et croyances: 

- si on y croit, on peut faire un vœu et frotter le rond d'un gong. Si le gong se met à "murmurer" (entrer en résonance et faire un son), tu auras une bonne vie, de la chance et ton vœu se réalisera. J'ai tenté l'expérience et ça a marché, la personne après moi a essayé et aucun son n'en est sorti. Très étrange.

- d'après ce que j'ai compris (pardon si je me trompe) les bouddhistes croient à l'enfer  comme un passage avant de renaître. Dans l'enfer, l'âme est jugée: si elle est bonne, elle renaît directement; si elle est mauvaise, elle reste en Enfer, subit des châtiments dépendant de ses crimes puis renaît. 

- passer sous le ventre d'un éléphant est très bénéfique pour la sécurité d'une personne, que ce soit d'un point de vue matériel ou émotionnel.

Après le temple, nous descendons de la colline et entrons dans le jardin royal de Rajapruek. C'est un immense jardin botanique qui abrite un très grand orchidarium, différents jardins internationaux, plusieurs lacs et un temple absolument magnifique. On marche dans ce cadre incroyable, pratiquement seules. Quelques thaïs sont là, profitant du décor pour des photos particulières: un couple de mariés posent dans un coin, alors que d'un autre côté de jeunes diplômées sourient à leur photographe. Ce qui me frappe dans ce parc, outre son immensité (nous n'avons pas eu le temps de faire tout le parc), c'est le calme et le sentiment paisible qui en ressort. Je pense que c'est lié à la basse saison car en haute, des cars de touristes envahissent les lieux. 

 

Voilà, c'était l'article de mon dernier week-end. Je pense écrire encore un ou deux articles notamment pour raconter ma dernière soirée, où l'on a prévu un repas avec toute l'équipe suivi d'une petite sortie dans un bar et autre, à définir ; mon retour en France. 

Pour l’heure, les articles du rêve 1 sont sur le point de s’achever et qui sait, ceux du rêve 2 vont peut-être prendre le relai (rappelez-vous, dans mon dernier article, je parlais d'un retour mais avec quelques changements...)