Après avoir passé une semaine dans le désert marocain, à avoir caressé ce sable si fin, à avoir dansé au rythme des djembés, à avoir littéralement oublié le temps, je regagnais Antibes et m'engageais, sans le savoir, dans un voyage... inoubliable. J'ai l'habitude de prendre l'avion, d'arpenter les aéroports, d'enchainer les différents contrôles de sécurité et d'immigration, de suivre les chemins d'une porte à une autre. Ce jour-là, le 3 janvier, je me suis retrouvée dans une de ces journées où chaque étape est un test de patience, comme si un petit génie lançait un grain de sable à chaque transition et s'amusait à observer comment le protagoniste allait réagir.
L'aéroport de Marrakech, magnifique édifice, très lumineux, blanc, spacieux. Une fois n'est pas coutume, une remarque désagréable de l'agent au comptoir, un enregistrement sur la borne dont je ne comprends pas vraiment la question (pour rappel, j'ai travaillé 2 ans dans ce domaine-là), un bagage enregistré jusqu'à Nice mais pas de cartes d'embarquement sur la totalité du voyage. En soi, ce n'est pas grave, j'ai déjà eu ce genre de cas. Mais ce petit quelque chose a grippé la machine et le reste est devenu de plus en plus rocambolesque. Au contrôle police, je me vois expliquer que je vais à Nice mais que la suite du voyage sera imprimé à Casablanca. Gros blanc. Je reste tranquille, souriante. Le policier appelle son collègue, qui me laisse passer. Au contrôle de sécurité, même topo. Je reste zen, détachée, j'avance en prenant conscience que "tiens, aujourd'hui, il se passe un truc étrange. Laissons faire en toute sérénité et voyons voir".
Arrivée à Casablanca, je suis arrêtée de nouveau par la police qui ne me laisse pas entrer dans les zones d'embarquement. Je me retrouve alors projetée dans une 4ème dimension, zone de no man's land, glauque, c'est la cohue, le brouhaha. Et je me sens alors, pour la première fois, désemparée, ne sachant que faire. Je me dirige vers un comptoir, mais la personne qui est là n'est pas habilitée à m'imprimer mes cartes supplémentaires. J'attends. A ce moment là, j'ai l'idée de génie de faire mon enregistrement en ligne. Toute heureuse, je repasse la sécurité pour me faire de nouveau arrêter par la police : les cartes en ligne ne sont pas valables. Je dois attendre l'impression d'une version papier. Alors je retourne dans le sas blanc et j'attends de nouveau. Mes yeux et ma tête sont dans un autre monde, je vois flou, je suis fatiguée. Mais je garde le moral, j'ai décidé de garder en mémoire les derniers jours passés dans le sahara.
J'avoue alors, mon état psychologique passe en mode désespoir. Mais pourquoi ne suis-je pas plus étonnée que cela ? Je rassemble mes dernières ressources, respire un grand coup et appelle un ami. Le soutien psychologique à distance m'aide à retrouver un peu de clarté. J'appelle ensuite le service dépannage de l'aéroport qui, enfin la chance me sourit, est encore là. Il arrive, il redémarre la voiture, je le remercie chaleureusement et peut enfin rentrer chez moi. Il est 00h15, le 3 janvier est enfin derrière moi : j'ai survécu à cette journée intense.
J'ai décidé de laisser couler. Oui parfois j'ai éprouvé du désespoir, de l'incompréhension. Et puis j'ai décidé de rire à chaque grain de sable et de m'amuser (presque) à identifier et anticiper le prochain, sachant que de toute façon cela ne durerait pas.
Je vous souhaite une merveilleuse semaine à laisser "couler" le flot de la vie et regarder les grains de sable disparaître à l'horizon.
ahaha excellent !
RépondreSupprimerCette semaine nous avons eu un training sur Business Relationships... mais en fait sur n'importe quelle relationship et comment il faut calmer notre "caveman" interne qui est toujours pret a reagir negativement et en mode: flight, fight, freeze. Une des lecons que j'essaie de mettre en oeuvre ce mois de Janvier est le "Yes and..." qui revient a ecouter ce que l'on vient de nous dire, embrasser l'information et enchainer plutot que de reagir negativement.
Enchainer ne veut pas forcement dire etre d'accord, mais plutot je reponds plutot que je ne reagis. Bref tres instructif!
Bises
Ahahah ! Magnifique ! J'adore en effet cette importance des mots : répondre plutôt que réagir permet de prendre un peu de recul. Merci pour ton témoignage !! Bon mois de Janvier :)
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