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samedi 18 août 2018

Semaine 24 - Pause -- Retour, émue, à Bangkok

Samedi après-midi, le ciel est d'un bleu majestueux, les grillons chantent et une faible brise rafraichit par moment l'air chaud de cette belle journée d'été. J'avais oublié de savourer ces moments précieux, de reprendre le temps de voir, d'observer, de ressentir. De faire une pause aussi, de m'autoriser à ne rien faire de la plus belle des manières. Quoique, rien faire ? Vraiment ? Prendre une bonne inspiration, écouter une belle musique, profiter de mon transat en lisant un bon livre, jouer à des jeux de sociétés en famille, rire à une bonne blague, regarder un film inspirant et enfin, sommeiller en écoutant les oiseaux chanter... 

Pause. n.f. latin pausa
1. Arrêt momentané d'une activité, d'un travail, généralement consacré au repos ; interruption. 
2. Temps d'arrêt dans le déroulement d'un processus ; suspension.
3. Interruption de la chaîne parlée : l'orateur marqua une pause.
4. Musique : Silence de la durée d'une ou de plusieurs mesures.

Après ce voyage personnel à Chicago, j'enchainais avec un voyage professionnel à Bangkok. La Thaïlande... Une émotion particulière m'accompagnait lors de mon vol vers ce pays qui, depuis 2012, faisait entièrement parti de mon histoire. Comme si ce pays marquait des étapes importantes, comme si j'avais un lien imperceptible avec lui. En 8 ans, il est apparu à 4 occasions.

La première, celle qui m'a révélé la personne que je suis à présent, c'est le décès de mon père. On devait partir en Thaïlande avec ma soeur, mais la vie ou plutôt le peu de vie qui restait en lui nous a rappelé à Gap où j'ai partagé les derniers moments de sa présence physique. Il est parti, ma vie a continué. Plus ou moins facilement, plus ou moins avec des hauts et des bas, plus ou moins en vitesse rapide. 

J'ai changé de poste en 2013. Pour mes dernières attributions, je devais partir former des collègues à Bangkok. La Thaïlande me faisait une petite surprise malicieuse, un an jour pour jour après notre voyage annulé. Je partais le coeur lourd, chargé de ce souvenir, mon père dans la tête, dans le coeur et les pensées. 

Evidemment, la troisième occasion est une longue expérience : mon départ en humanitaire qui s'est déroulé à Chiang Mai. Je souhaitais partir en Asie, sans idée précise du pays et cette fois encore la Thaïlande revenait me saluer, m'embrasser et me soutenir. 

Alors, lorsqu'en rentrant de Chicago, j'ai reçu la confirmation de mon départ à Bangkok, soit 3 ans après mon retour, mon coeur a bondi. La joie me transportait. J'y allais pour une semaine d'intenses formations et réunions de travail. J'y allais aussi pour transmettre ce que j'ai appris à une collègue. Etre deux à pouvoir fournir un service à nos clients ne ferait pas de mal. 

A Bangkok, après avoir atterri, mon émotion était empreinte d'une grande sérénité, une grande joie et la certitude d'être au bon endroit. Et en même temps, je me demandais ce qui allait se passer en mon for intérieur. Et puis là, une envie immense de juste me poser. De profiter du lieu. De prendre une pause psychique et physique. J'avais connu la Bangkok des nuits, j'apprenais à découvrir la Bangkok du travail et du repos. Et il m'en fallait. Deux nuits de suite, mon père m'a rendu visite dans mes rêves. Des rêves si forts, si vivants et réels que j'ai encore, aujourd'hui, l'impression de l'avoir serré dans mes bras. J'ai encore son sourire et son rire contagieux à mes yeux. 

J'ai un sourire heureux sur les lèvres en écrivant ce témoignage, cette ouverture plus qu'osée sur mon parcours, mon âme et mes histoires profondes. 

Il était temps de faire cette pause. De regarder le passé, tendrement. De réaliser le chemin parcouru. D'expliquer que finalement, si j'ai réussi à m'en sortir, tout est possible. Le chemin n'est pas terminé. Je vois la prochaine côte de cette montagne magnifique, qui me mène vers des paysages et des sentiers somptueux. Mais pour le moment, je savoure la vue, je me retourne et observe à 360 degrés. 

Prendre une pause n'est jamais un échec, jamais un signe de faiblesse. Au contraire, c'est accueillir et accepter qui l'on est, écouter notre corps et notre coeur. Car de toute façon, je suis persuadée que l'âme humaine avance et nous pousse à avancer. Alors s'arrêter pour prendre quelques photos, pour respirer une fleur, pour rire de bon coeur à la vision d'oiseaux qui font la course, ne peut que recharger les batteries, ressourcer la force de vie qui est en nous tous.

 A bientôt sur les chemins du monde !

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